Fondation Leenaards, Initiative «Santé intégrative & Société»
L’attention aux perceptions dans la prise en charge des patient·e·s en santé intégrative
Contexte
Dès les années 1960, on assiste à un engouement marqué pour les pratiques médicales dites «complémentaires» et un nombre croissant de patient·e·s y ont recours. En Suisse, la votation populaire de 2009 «Oui aux médecines complémentaires» (acceptée par deux tiers des citoyen·ne·s et l’ensemble des cantons) témoigne de la volonté de la population suisse de favoriser l’accès aux pratiques complémentaires de santé. Par ailleurs, on constate une tendance générale au développement et à l’institutionnalisation d’une approche de la santé et des systèmes de soins qui intègrent les médecines conventionnelle et complémentaires.
Néanmoins, les clivages entre ces médecines perdurent et les patient·e·s font souvent état du manque de collaboration entre les professionnel·le·s de santé, résultant en des prestations parallèles sans coordination, au détriment de la qualité des soins et des prises en charge.
Objectifs
Ce projet de recherche vise à favoriser une intercompréhension entre les pratiques de santé conventionnelles et complémentaires, en vue de fournir des clés pour le développement d’une approche de la santé intégrative pertinente.
Par une étude anthropologique, cette recherche propose d’identifier les enjeux sociaux que cristallisent les clivages entre médecines conventionnelle et complémentaires, en rendant compte notamment des constructions tant socio-historiques que culturelles, ainsi que des représentations de la santé sur lesquelles reposent les différentes pratiques.
D’autre part, cette recherche repose sur l’analyse des expériences des patient·e·s dans leurs parcours de santé entre médecines conventionnelle et complémentaires. Il s’agit d’expliciter la manière dont les patient·e·s, au sein de leur itinéraire thérapeutique, composent (plutôt qu’opposent) avec les différentes médecines, de rendre compte des diverses logiques à l’œuvre dans leurs choix de recours ainsi que de leur capacité à conjuguer des savoirs différents et reposant sur des rationalités parfois opposées. Cette étude questionne particulièrement la prise en charge des patient·e·s (motivation principale à recourir à des pratiques complémentaires) par les soignant·e·s, la place laissée aux ressentis subjectifs et au vécu individuel, ainsi que l’impact des contraintes institutionnelles sur cette prise en charge.
Finalement, l’objectif de ce projet est de penser et élaborer des outils qui pourraient favoriser la collaboration entre professionnel·le·s de la santé et avec les patient·e·s, autour d’une communication et compréhension des différentes pratiques, et qui tiennent compte des contraintes institutionnelles, économiques, temporelles, législatives qui entourent les pratiques.
A venir
Fondation Leenaards, Initiative «Santé intégrative & Société»