COVID-19 et services de santé : modification du recours aux soins des personnes âgées pendant le confinement (Lc65+, n°3)

Abstract

Face à la pandémie de coronavirus, le Conseil fédéral a décrété le 16 mars 2020 l’état de situation extraordinaire pour la Suisse. Des mesures de distanciation physique ont été progressivement introduites afin de protéger les personnes vulnérables (personnes de 65 ans et plus et personnes avec maladies chroniques) et prévenir une surcharge des hôpitaux. Sans aller jusqu’à un confinement strict généralisé avec couvre-feu, ces mesures ont néanmoins été plus restrictives pour la population âgée. Pendant près de deux mois, les personnes de 65 ans et plus ont été exhortées à ne plus sortir de chez elles et à éviter tout contact personnel.

Bien que ces mesures aient visé à protéger les personnes vulnérables, elles comportent en elles-mêmes un risque pour la santé physique et mentale pour plusieurs raisons. L’isolement social, le manque d’activité physique, la perte de repères par rupture des routines, les difficultés d’approvisionnement en denrées alimentaires, ou encore l’interruption du suivi médical de routine à un âge marqué par la polymorbidité sont susceptibles d’engendrer dénutrition, déconditionnement physique, difficultés cognitives, anxiété, dépression, décompensation de maladies chroniques et déclin fonctionnel.

Du 16 mars au 27 avril 2020, les hôpitaux, cliniques et cabinets ont dû renoncer à tous les traitements et interventions non urgents. Ce numéro des Essentiels aborde les modifications du recours aux soins par les personnes âgées pendant la période du confinement. Il s’appuie sur le vécu du confinement rapporté par les participant·e·s de la Cohorte Lc65+ d’avril à juin 2020, analysé à la lumière des caractéristiques démographiques, socio-économiques, et de santé enregistrées avant le confinement.

Groupe de recherche lié : Vieillissement: Cohorte Lc65+