Interruptions de grossesse dans le canton de Vaud en 2014

Abstract

Sur mandat du médecin cantonal, les interventions effectuées dans le canton de Vaud font l'objet d'un monitorage continu et détaillé effectué par l'Institut universitaire de médecine sociale et préventive. En 2014, 1520 interruptions de grossesse ont été déclarées dans le canton de Vaud, soit deux de plus que l'année précédente. Dans un peu plus de huit cas sur dix, la femme enceinte était domiciliée sur le territoire vaudois, soit un total de 1298 femmes. Dans l'ensemble, les statistiques restent très stables. Rapporté à la population féminine en âge de procréer, le taux d'interruption de grossesse chez les résidentes vaudoises est de 6.8 pour mille femmes âgées de 15 à 49 ans (8.5 pour mille femmes âgées de 15 à 44 ansa). L'écart entre femmes de nationalité étrangère et femmes de nationalité suisse continue à diminuer légèrement avec un taux respectivement de 8.5‰ et 5.6‰, contre 9.2‰ et 5.5‰ respectivement en 2013. En 2014, comme en 2013, on enregistre environ une interruption de grossesse pour six naissances. Les deux tiers des interruptions de grossesse concernent des femmes entre 20 et 34 ans, ainsi l'âge médian au moment de l'intervention est de 28 ans. Dix femmes avaient moins de 16 ans. La moitié des interruptions de grossesse réalisées concerne des femmes de nationalité étrangère : huit sur dix ont une autorisation de séjour B ou C, le reste se trouvant en statut précaire (sans permis ou au bénéfice d'un permis N/F/L). Sept femmes sur dix bénéficient d'une formation au-delà de l'école obligatoire et près des trois quarts ont un emploi rétribué ou suivent une formation. Quatre femmes sur dix vivaient en cohabitation avec leur partenaire. Environ la moitié des femmes concernées a déjà un ou plusieurs enfants vivants et pour le quart d'entre elles, l'interruption de grossesse est intervenue durant l'année de leur dernier accouchement ou durant l'année suivante. Un peu moins d'un tiers des femmes ayant recouru à l'interruption de grossesse en 2014 avait déjà eu une interruption de grossesse auparavant. Une très forte majorité des interruptions de grossesse est liée à des motifs psychosociaux (détresse de la femme enceinte). En 2014, l'âge gestationnel moyen au moment de l'intervention atteint 7.9 semaines (médiane à 7.0). Les indicateurs de tendance centrale et de dispersion montrent que l'âge gestationnel ne varie peu selon l'âge et la nationalité. Une intervention sur deux a été pratiquée au CHUV ; un peu plus d'un quart a eu lieu dans un hôpital régional, 15.0% en cabinet médical et 6.5% en clinique privée. Les deux tiers des interruptions de grossesse ont été pratiquées avec la méthode médicamenteuse, un pourcentage en constante augmentation par rapport aux années précédentes.