Arrêt du tabac et prise de poids: l’activité physique, un outil efficace?
La prise de poids est l’un des principaux freins à l’arrêt du tabac. Des spécialistes de la prévention du tabagisme d’Unisanté ont rédigé une publication scientifique sur les moyens de limiter la prise de poids d’une personne qui arrête de fumer.
Le tabagisme est la première cause évitable de décès et de maladies en Suisse.
Selon la littérature scientifique, le poids des personnes fumeuses est en moyenne inférieur de 2 à 5 kg comparé aux non-fumeuses.
Lors de l’arrêt du tabac, la prise de poids est ainsi normale, fréquente, mais pas inévitable. La prise de poids moyenne est de 1.1 kg à 1 mois, 2.3 kg à 2 mois, 2.9 kg à 3 mois, 4.2 kg à 6 mois et de 4.7 kg à 12 mois.
Les mécanismes de cette prise de poids lors de l’arrêt du tabac ne sont que partiellement compris. Excès alimentaires, diminution des dépenses énergétiques en raison d’une suppression des effets métaboliques induits par la nicotine ou encore modifications du microbiote intestinal ont par exemple été évoqués.
Même si un risque de prise de poids existe, les bénéfices liés à l’arrêt du tabac restent largement supérieurs.
Comment réduire la prise de poids?
Sur les trois premiers mois de l’arrêt du tabac, la prise de poids peut être limitée par le médicament «bupropion», les substituts nicotiniques ou un régime avec restriction calorique.
L’activité physique, par le biais d’exercices d’endurance ou de renforcement, a un effet protecteur un an après l’arrêt.
Il est donc conseillé d’effectuer une alternance d’exercices d’endurance et de renforcement, en gardant à l’esprit que tout mouvement compte et est bénéfique pour la santé. Chaque semaine, un adulte devrait faire:
- Au moins 2h30 d’activités d’endurance d’intensité modérée (p. ex. marche rapide, vélo, jardinage) ou au moins 1h15 min d’activités d’intensité soutenue (p. ex. jogging, natation, ski de fond)
- Et deux séances de renforcement musculaire sollicitant les principaux groupes musculaires (p. ex. flexions de jambes, exercices avec élastiques)
Ces recommandations devront naturellement être adaptées en fonction de l’état de santé de la personne, de son niveau d’activité physique de départ, de sa motivation au changement, etc.
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Vous êtes un professionnel de la santé?
La publication d’Unisanté présente également un algorithme décisionnel, destiné aux professionnelles et professionnels, afin de les aider à la mise en place de l’activité physique chez la personne fumeuse souhaitant arrêter.
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Le programme PAPRICA (Physical Activity promotion in PRImary CAre) permet au personnel médical et de santé de Suisse romande de se former à la promotion de l’activité physique.
Référence
Cros J, Iseni F, Lebon L, Spring J et Jacot Sadowski I. Arrêt du tabac et prise de poids: l’activité physique, un outil efficace? Lausanne, Unisanté - Centre universitaire de médecine générale et santé publique, 2025 (Raisons de Santé: Les Essentiels 64) https://doi.org/10.16908/rds-essentiels/64
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