Groupe de recherche
Médecine et genreJoëlle Schwarz
Joana Le Boudec
Diane Auderset
FNS, via l’instrument pilote Spark visant à soutenir des projets de recherche non conventionnels et des approches scientifiques innovantes
A venir
Ce projet vise à améliorer la prise en compte du genre dans la recherche en santé en créant une variable composite destinée à capturer les effets du genre sur la santé.
La première phase du projet consiste à élaborer le cadre conceptuel et théorique du genre/sexe en lien avec la santé en s’appuyant sur la littérature et les recherches existantes.
La deuxième étape réunira des expert∙e∙s afin d’opérationnaliser le genre en santé à l’aide du cadre théorique préalablement défini. Elle s'inscrira dans un contexte international avec d’autres groupes de recherche réfléchissant à cette même problématique.
Dans un troisième temps, un index de genre pourrait être créé puis testé et validé sur différents outcomes de santé à l’aide de données populationnelles préexistantes.
L’intérêt pour la mesure du genre part du constat qu’il existe d’importantes disparités de santé entre les femmes et les hommes et qu’elles sont encore peu étudiées et donc mal comprises. Ces disparités sont parfois attribuables à des différences biologiques, comme le niveau hormonal par exemple, mais elles peuvent aussi souvent s’expliquer par des facteurs sociaux et comportementaux liés au genre, ainsi que par des différences d’accès aux soins.
L’objectif de ce projet est d’être en mesure de distinguer les disparités de santé entre femmes et hommes attribuables aux différences biologiques de sexe (ex. chromosomes, hormones) de celles imputables aux processus sociaux de genre (ex. position sociale, rôle de genre, identité) – dont les effets seraient capturés par la variable composite.
La variable binaire de catégories des sexes « femmes/hommes », largement utilisée dans la recherche en sciences sociales et médicale, est problématique sur plusieurs niveaux. Elle ne permet pas de prendre en compte les populations ne rentrant pas dans ces catégories, comme les personnes transgenres ou présentant des variations du développement sexuel, qui font déjà très souvent face à de la discrimination. De plus, cette variable capture potentiellement à la fois des effets biologiques du sexe et des effets sociaux du genre, sans être en mesure de les distinguer et de quantifier l’importance de chacun. Enfin, la variable de catégorisation de sexe est une mauvaise proxy du genre car elle ne permet pas de considérer pleinement les forces économiques, sociales et politiques qui affectent différemment la santé des femmes, des hommes et des personnes de diverses identités de genre.
Plus d’informations : diane.auderset@unisante.ch