Enquête sur l'usage et les représentations des cigarettes électroniques jetables (puffs) parmi les jeunes romand·es

Abstract

Contexte: Les cigarettes électroniques (e-cigarettes), apparues sur le marché autour de 2008-2009, ont particulièrement intéressé la recherche et la prévention ces dernières années, notamment par rapport à leur consommation chez les jeunes. Parmi elles, un nouveau produit est arrivé en 2020 sur le marché suisse, les e-cigarettes jetables, ou puffs. Ces dispositifs ressemblent à des surligneurs colorés, proposent divers arômes (p. ex. fruits, barbe à papa) et sont notamment visibles sur les réseaux sociaux. Récemment, plusieurs médias romands ont alerté le public sur l’«explosion» de la présence de ces produits dans les préaux des écoles. Les puffs soulèvent de nombreuses inquiétudes, en particulier car elles présentent souvent de fortes teneurs en nicotine et possèdent donc un potentiel addictif très élevé. En Suisse, les données sur ces produits, en termes d’usage et d’accessibilité sont à ce jour lacunaires.

Objectifs et méthodes: Récolter des données sur l’usage et les représentations des puffs chez les jeunes de 14 à 25 en Suisse romande à travers un questionnaire en ligne diffusé principalement sur les réseaux sociaux en août 2022. Un total de 1362 participantes et participants ont répondu à cette enquête.

Résultats: Bien que 91% des répondantes et répondants rapportent connaître les puffs, 59% en ont déjà consommé au cours de leur vie et 12% en consomment fréquemment (10 jours ou plus au cours des 30 derniers jours). Ce taux est de 9% chez les 14-17 ans et de 13% chez les 18-25 ans. De manière générale, les puffs semblent être principalement consommées lors de fêtes ou soirées, avant tout pour la diversité des goûts qu’elles proposent. Alors que les jeunes ont pris connaissance de ces nouveaux dispositifs en premier lieu par les groupes de pairs, elles et ils y sont également exposés sur les réseaux sociaux, particulièrement les plus jeunes. Les puffs sont principalement achetées dans les kiosques, même dans les cantons ayant fixé une limite d’âge à 18 ans. Près d’un jeune sur 5 déclare en consommer avec des taux de nicotine dépassant le maximum légal (20 mg/mL, soit 2%). La majorité des jeunes semblent conscient·es que la consommation de puffs peut occasionner des risques de dépendance et nuire à leur santé, et qu’elles ont un impact écologique négatif. Parmi les consommatrices et consommateurs de puffs, 61% souhaitent arrêter.

Conclusion: Bien que de nombreuses et nombreux jeunes rapportent avoir déjà testé ces produits, la majorité n’en consomme pas fréquemment. Dans la mesure où les nouvelles tendances de consommation évoluent vite, il y a un besoin certain de monitorer régulièrement la prévalence concernant l’usage des différents produits du tabac et/ou de la nicotine. Il est également important de renforcer les règlementations sur les puffs et de contrôler leur bonne application.

Groupes de recherche liés : Santé des enfants et des adolescents (GRSA)